«RED FLAGS»

Si les environnements de travail toxiques s’avèrent difficiles à repérer en amont de votre arrivée dans l’entreprise, ces indices dans certaines annonces ne trompent pas.

Ces tournures de phrases peuvent vous mettre la puce à l’oreille. Dans les offres d’emploi, le vocabulaire utilisé ne présente rien d’anodin.

Chaque mot est choisi avec soin par le recruteur pour attirer les talents les plus performants mais aussi les plus dévoués. 

Alors si une formulation vous fait tiquer, mieux vaut écouter son intuition.

«Tu es ...»

Cela se répand dans les annonces d’emploi comme une trainée de poudre. Pour parler aux jeunes, des entreprises adoptent le tutoiement dans leurs offres. 

Il s’agit principalement de startups, qui espèrent induire de la proximité avec les candidats. Sauf qu’au lieu d’atteindre l’objectif, c’est souvent un repoussoir.

D’abord parce que le vouvoiement demeure une marque incontestée de respect.

Ensuite parce que cette tentative de paraître cool ressemble davantage à une quête un peu pathétique de «boomers» pour rajeunir leurs troupes.

Ou pire, à des entrepreneurs «Gen Z» qui n’imaginent même pas embaucher des seniors.

Polyvalent / Multitâche

Aïe, la recherche impérative d’un profil tout-terrain peut sous-entendre que le salarié devra cumuler les casquettes.

Et donc risquer de voir son agenda déborder, au risque de ne pas pouvoir se concentrer sur ce qui le passionne réellement. 

Cela laisse planer une zone d’ombre au-dessus des missions, avec le risque d’une déception à l’arrivée.

Pas une mentalité de fonctionnaire

Eux proscrivent le «9 heures -17 heures»  avec demandes de paiement des heures supplémentaires. Si un employé part à 18 heures, il n’est pas exclu qu’un manager lui lance : «Tu prends ton après-midi ?».

Ces quelques mots annoncent un manque de flexibilité, dont il faudra s’accommoder.

Résistant au stress / Capacité à travailler sous pression

S’ils vous préviennent avant même l’entretien que le poste sera soumis à la pression, cela n’indique rien qui vaille car la réalité pourrait s’avérer largement plus compliquée.

Le burn-out pourrait guetter rapidement. 

Reste à savoir si le concerné tiendra plus longtemps que son prédécesseur.

Ambiance familiale

Si cette expression se veut rassurante sur la cohésion qui lie les membres du groupe, cela ramène en réalité à de mauvais souvenirs.

« On ne choisit pas sa famille », dit l’adage, sauf qu’on sélectionne son employeur et on espère bien pouvoir échapper à certaines contraintes inhérentes au cercle proche : les services contraints, les remarques déplacées, les repas interminables, la culpabilisation etc.

Capacité à sortir de sa zone de confort

Ils recherchent des esprits « out of the box », qui pensent hors des sentiers battus et n’ont pas peur d’élargir leurs horizons.

Attention à ce que cela pourrait bien signifier sur les missions. 

Mieux vaut poser la question en entretien : explorer de nouvelles possibilités représente une perspective agréable, mais devoir abandonner ses missions de prédilection pour endosser des responsabilités qui ne vous correspondent pas, beaucoup moins.

Vrai fonceur

Cela revient à une personnalité apte à œuvrer rapidement, sans se poser de question... supposant un rythme infernal. 

Et quid des dommages collatéraux ?

Encourager les employés à se hâter pourrait avoir des conséquences désastreuses, en ouvrant la porte aux erreurs.

Ambitieux

Cet adjectif réunit finalement la plupart des autres : les entreprises aspirent à des salariés prêts à tout, y compris à sacrifier leur vie personnelle et leur santé au profit de leur carrière. 

En outre, cela ne présage rien de bon sur l’ambiance au sein de la structure, qui pourrait favoriser les rivalités.

Expert

De nos jours, il existe quasiment autant d’experts que de salariés : chacun dispose de son domaine de spécialité.

Le mot s’est transformé en lieu commun et n’indique rien d’engageant sur la mentalité de l’entreprise.

Un métier qui a du sens / avec des valeurs

Sur le papier, cette information pourrait rassurer en tenant compte de la volonté des jeunes salariés, en quête d’impact positif, de s’épanouir dans un secteur doté de sens.

C’est là que le bât blesse : si le recruteur a éprouvé le besoin de le préciser, il y a probablement anguille sous roche.

Pourquoi utiliser cette formule fourre-tout ? La liste des professions concernées se révèle aussi subjective qu’infinie. 

En conclusion

Les « red flags » ou signaux d'alerte sont des indicateurs cruciaux pour identifier une relation ou une situation potentiellement toxique, malsaine ou dangereuse.

N'hésitez donc pas à engager le dialogue en communiquant ouvertement.

Mieux vaut questionner le recruteur !

Et puis, déployez et écoutez vos antennes .... votre intuition quoi ;-)

Sources : https://emploi.lefigaro.fr/recrutement